Portrait d'entrepreneure #2 - Caroline Delattre

Partenaires outdoor : The M Equipment et le shop Télémark Pyrénées

J'ai connu Caro sur le site de l'ISTHIA de Foix, en Ariège. Nous passions notre DU de responsable de site e-commerce/e-tourisme appliqués au développement durable des territoires. L'Ariège a ceci en commun avec l'Aude : des paysages sublimes, des situations sociales parfois complexes à vivre. Les inégalités femmes-hommes peuvent être accentuées dans ces territoires, en particulier en matière d'accès à l'emploi du fait d'un certain nombre de freins directs et périphériques. Je développerai ultérieurement car, aujourd'hui, il s'agit de découvrir Miss Delattre. Caro ? Une jeune femme toujours souriante, bronzée - avec la trace des lunettes :) - et musclée. Mens sana in corpore sano : elle pratique le télémark et tous sports liés à la montagne. Et sa montagne, elle l'aime tellement, qu'elle lui a voué son activité professionnelle. Voici un extrait de nos échanges :

Hacer con Ella

Parle-nous de cette montagne, si importante à ton cœur ?

Caroline Delattre

Lot-et-garonnaise à la base, mes parents m'ont transmis le virus "Pyrénées" très jeune via la randonnée pédestre, le ski. Nous avions une maison en location à l'année dans le petit village de Sérac d'Ustou, en Ariège. Imaginez, toutes mes vacances et week-end là-bas ... Ça laisse des traces indélébiles ! Mon rêve était à l'époque de vivre en Ariège. C'est chose faite depuis plus de 10 ans ! J'aime l'identité même des Pyrénées, ses habitants, sa nature, sa géologie, son histoire …

Randonnée pédestre aux étangs de Baxouillade

HCE
Cet environnement naturel est le centre de tes activités et, en l'occurrence, tes missions de consultante en gestion de projet web et de communication. Raconte-nous ce parcours ?

Caroline
Oui, c'est essentiel à ma vie. Un environnement qui me rassure, me stabilise. J'aime être en moyenne montagne, vivre au gré des saisons. C'est dans ce sens que j'ai développé mon activité professionnelle.

Les Pyrénées, ce sont des montagnes en plein développement touristique et économique. Je voulais absolument participer à cette dynamique. Il y a beaucoup à faire. À la base, je suis issue du développement touristique (ce qu'on appelle chargée de mission développement touristique ou chef de projet tourisme). À 30 ans, après deux années en tant que chef de projet européen en Conseil Départemental, j'ai repris mes études avec ce DU Gestion de projet Web. Ça a été la révélation d'une envie de créativité venue compléter ma formation. Il est vrai que cette liberté de créer (graphisme), donner des conseils, réfléchir sur de la stratégie, sont hyper positifs et stimulants pour mon cerveau ! C'est libérateur ! J'ai donc passé cette année à Foix, avec toi, et j'ai créé une 1ère micro-entreprise, en parallèle d'un mi-temps salariée. De là, j'ai découvert les couveuses d'entreprise, dont celle de Verniolle (BGE). Je l'ai intégrée pendant 1 an et demi, puis j'en suis sortie car on m'a proposée un poste de chargée de développement économique en Cerdagne. Un poste non pérenne. J'ai ensuite découvert une sorte de portage salarial : la Maison de l'Initiative, à Toulouse. Une SCOP permettant de développer son entreprise en étant salarié entrepreneur, dans un esprit coopératif et entrepreneurial. Et depuis j'y suis !

Freeride sur les pentes de Camurac

HCE

Tu vis dans un village isolé. Un frein à la mise en place de ton activité ?

Caroline
Je vis à 1 300 mètres d'altitude, à Prades, en Haute Ariège ! Nous sommes 30 habitants à l'année ... Actuellement, en plein développement, c'est un frein car j'ai beaucoup de frais de route ... Et le débit Internet est variable (même si je ne me plains pas par rapport à d'autres villages). De même, en terme d'éthique, il est beaucoup plus difficile d'adapter ces tarifs sur ces milieux ruraux où les clients ne se rendent pas compte de la réalité. On a justement pas mal de charges annexes dues aux frais de route, entretien voiture, temps passé sur la route ... Tout ceci pèse sur les factures. Je réfléchis actuellement à une solution radicale : aller au bout de ma démarche de nomade digitale en vivant dans un campervan aménagé (un projet à 65 000 euros :) Ce qui limiterait mes charges fixes. Je mets aussi beaucoup d'énergie dans le développement de tiers lieux ou espace coworking en milieu rural. J'en monte un à Ax-les-Thermes (associatif) et j'anime pour un client un tiers lieu à Mirepoix. Ces lieux permettent de travailler professionnellement avec un débit de type fibre et des espaces pour recevoir ces clients à des prix adaptés.

Photoshoot prestataire d’activités outdoor Vallée d’Orlu - Télémark Joering

HCE

Et les autres femmes autour de toi, rencontrent-elles des obstacles à leur épanouissement professionnel parce qu'un lieu de vie isolé ?

Caroline
Il est impératif d'être véhiculé et bien véhiculé ! Moi j'ai un 4 x 4 par exemple. Je le loue en LLD afin d'avoir une voiture sûre et au top à n'importe quel moment. C'est une charge non négligeable ! On ne peut pas vivre en montagne sans cela. Il n'existe aucun transport public. De fait, un regard à 360 ° sur le besoin de la femme pour entreprendre (en l'occurrence pouvoir être mobile), comme le propose Hacer con Ella, est une super idée dans nos milieux de vie.

Sur les pentes du Pic des Trois Seigneurs

HCE

Si tu devais donner conseils à une femme qui hésite à se lancer dans l'entrepreneuriat, quels seraient-ils, en fonction de ton expérience ?

Caroline

Avec tous les dispositifs pour se lancer (BGE, Maison de l'initiative, Formation Pôle emploi, ...), il faut y aller ! Couveuse ou portage salarial, vous avez 2 ans pour vous tester ! C'est idéal !

HCE
Et pour finir sur une note musicale, quelle est ta positive song ?

Caroline

" Le Bonheur " de l'Entourloop feat Panda Dub.

" à tous ceux qui rêvent du bonheur " : on approche de ce bonheur en étant libre et entrepreneur !